Alexis Turgeon a vécu une saison difficile en 2013-2014. Une traversée du désert pour ce pur sprinter qui a pour ainsi dire perdu ses repères.
par pierre shanks
La cause? Un manque de forme en début de saison.
Les résultats se font attendre, et quand ça commence à moins bien aller, ce n’est pas long que le bateau de la confiance prend l’eau.
« La dernière saison a été pas mal remplie de questionnements, dit Alexis. Je suis parti positif et je me suis vite rendu compte que ça n’allait pas trop la forme. Quand ça va bien, on se pose pas trop de questions, par contre, quand ça va mal, on passe son temps à se poser des questions. »
Un seul point de réjouissance dans son bilan : « Malgré une saison vraiment moyenne en général, j’ai sorti quelques bonnes qualifications en sprint avec une 2e place aux sélections olympiques. » C’était à Canmore, début janvier. Il a finalement pris le 9e rang.
Plus la saison avançait, plus le moral s’en trouvait affecté.
« C’est facile d’aimer le ski quand tout va bien et que l’on progresse et que l’on atteint nos objectifs! C’est pas mal plus difficile d’aimer le ski quand on ne performe pas et que tous les sacrifices que l’on a faits ne donnent pas ce que l’on veut.
« J’étais extrêmement fatigué, j’avais de la misère à m’entraîner. J’en ai peut-être un peu trop fait en début d’hiver. »
Malgré tout, Alexis a passé à travers la première vraie mauvaise saison de sa carrière. Ce n’est pas mauvais non plus d’apprendre à se relever après des contre-performances.
« Je sais que c’est bizarre, mais je ne suis pas allé sur le podium parce que je me suis promis que la prochaine fois que j’allais monter sur un podium, c’est parce que j’allais avoir retrouvé un niveau skieur dont je suis fier! »
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Évidemment, Alexis et ses entraîneurs, Louis Bouchard et Charles Castonguay, ont apporté des correctifs à son plan d’entraînement estival.
« On a joué au niveau du volume un peu à la baisse et ajouté du repos et du temps à la maison afin d’être certain de bien récupérer avant la saison et arriver en pleine forme.
« On a fait des ajustements dans les zones. L’idée, c’est qu’on n’ait pas juste une zone. La zone 1 c’est relax et pas besoin de se brûler, il faut rester très relax. Par contre, quand on embarque en zone 4 ou sprint, on y va à fond. En Z3 on reste en contrôle. Ainsi, plus la Z1 est respectée, plus on est performant en Z3 et même chose après pour la Z4. Je fais beaucoup de sessions d’intensité style Z3 3-4 minutes et puis on accélère graduellement dans les dernières minutes.»
C’est entre autres dans cette perspective de repos et de récupération qu’il a été décidé qu’Alexis n’accompagnerait pas ses coéquipiers aux camps d’entraînement tenus simultanément en Autriche et en Utah.
« Encore une fois question de rester dans mes affaires, pas trop de voyagement. Par contre, je fais pas mal le même entraînement ici que là-bas… Du volume, seul. Des fois ça fait du bien de skier seul et de ne pas jaser tout le long! »
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Le moral est donc de retour à l’aube de la nouvelle saison.
« J’ai fait beaucoup de travail à tous les niveaux de mon entraînement et j’espère pouvoir skier parce que j’aime ça et non parce que je gagne… Quoique j’espère recommencer à performer et faire des podiums le plus tôt possible! »
Son premier rendez-vous aura lieu à Bozeman, au Montana, samedi et dimanche (6- 7 décembre). Suivra un tour de l’Ouest à Silver Star, Rossland puis Whistler.
De toute évidence, Alexis Turgeon a retrouvé le goût de skier.
Et sa soif de victoires est encore loin d’être étanchée.