
Jules Burnotte – Andrei Ivanov
C’est le genre de nouvelle qui passe relativement inaperçue. Mais d’ici quelques années, on dira que c’est en 2020 que le Centre national d’entraînement Pierre Harvey (CNEPH) accueillit son premier athlète autre que fondeur.
par pierre shanks
Jules Burnotte est devenu lundi le premier biathlonien à se joindre officiellement au CNEPH à la suite d’une entente avec Biathlon Canada.
C’est un grand pas en avant pour Burnotte, qui profitera d’un encadrement inégalé, incluant le plus fort calibre de partenaires d’entraînement dans l’est du Canada. “Jules sera membre de l’équipe à part entière, indique Louis Bouchard, l’entraîneur-chef du CNEPH. Il bénéficiera de tous les services en préparation musculaire, en évaluation médicale, posturale, en suivis de physiothérapie et en massothérapie.
“Quand nous avons décidé d’embarquer dans ce projet-là, on a décidé qu’on ne ferait pas de différence entre Jules et les autres fondeurs. Ils vont s’entraîner ensemble et cohabiter ensemble.”
La seule différence est qu’à 6’5″, il risque d’avoir besoin d’un lit un peu plus long que les autres!
Jules sera entraîné par le trio Louis Bouchard-François Pépin-Charles Castonguay, trio qui n’a plus à faire ses preuves. Bouchard assurera le lien avec l’entraîneur-chef de Biathlon Canada, Justin Wadsworth, de qui relève Burnotte bien entendu.
“Ça ne sera pas très différent de la façon dont je travaillais avec Jules dans le passé, affirme Wadsworth. Je l’appellerai et lui enverrai des courriels régulièrement et suivrai son journal d’entraînement. Nous y ajouterons Louis afin qu’il puisse faire le plan et suivre sa formation également.”
Un autre avantage est que Wadsworth et Bouchard se connaissent très bien car ils se sont côtoyés pendant plusieurs années au sein de l’équipe nationale de Nordiq Canada.
“Je prévois consulter Louis souvent pour voir son évaluation de Jules et partager toutes les expériences que j’ai eues avec Jules au cours de la période où je l’aurai entraîné (Burnotte participera aux camps d’entraînement de l’équipe nationale à Canmore). Je fais confiance à Louis et je connais son style d’entraînement des athlètes, ce qui, je pense, conviendra parfaitement à Jules.
“Comme pour la plupart des choses, la communication sera essentielle, ce qui comprendra l’obtention d’informations auprès des entraîneurs du CNEPH, dont j’en connais très bien plusieurs.
“Dans l’ensemble, je suis très heureux d’avoir Jules dans un environnement d’entraînement stable avec un solide groupe d’athlètes.”
Burnotte ne sera pas en terrain totalement inconnu d’ailleurs, puisqu’il connaît bien Léo Grandbois, champion du monde aux mondiaux benjamins 2017, ainsi que l’étoile montante Olivier Léveillé lors de séances avec l’entraîneur Gilles Lefebvre au club Orford.
Le tir

Jules Burnotte – Andrei Ivanov
Restera le tir. Ce sera un défi car il n’y a pas de champ de tir au mont Sainte-Anne.
“Je serai suivi à distance par Pavel (Lantsov, l’entraîneur de tir de l’équipe nationale) avec des séances vidéo et des résultats de tir, précise Burnotte. J’ai un nouveau gadget de tir qui nous permet d’avoir des données intéressantes sur mon tir tant à sec que réel.
“Pavel sera en mesure de s’y fier, mais ce ne sera pas suffisant pour assurer un développement de calibre international au cours de l’été. On fera donc tout ce qu’il y a à faire à distance, mais l’objectif est tout de même de me joindre à l’équipe nationale (à Canmore) au moins deux fois d’ici le début de la saison. Ça va me permettre de travailler en personne avec Pavel pour le tir mais aussi avec Justin et les collègues de l’équipe.
“C’est sûr qu’avec les restrictions de déplacements tout reste à valider, mais l’idée est de faire le plus possible à distance et de quand même me joindre à l’équipe de temps à autre.”
Le premier mais pas le dernier?

Justin Wadsworth, Louis Bouchard (photo: cccski)
Les portes du CNEPH s’ouvrent donc pour un athlète de biathlon. Pourrait-il y en avoir d’autres?
“C’est une très bonne question! de dire Bouchard. Je te dirais que je ne suis pas capable de répondre en ce moment parce que c’est vraiment un projet spécifique, unique à Jules, un athlète qui déjà, au niveau de la Coupe du monde de biathlon, flirte avec les top 30.
“C’est plus le fait que Justin nous a demandé de l’aider et que Jules a un intérêt à être aidé par le Centre Pierre Harvey. C’est vraiment surtout ça pour l’instant. Après oui, ça ouvre la porte à réfléchir, mais le comment, on ne sait pas. Dans le sport, ce n’est pas évident, il n’y a pas beaucoup de sous, alors il faut avancer tranquillement dans ce dossier-là.”
On sait une chose de Louis Bouchard. Quand il s’avance, il n’est ni prêt à, ni près de… reculer!