Ted Kalil, président du CA de Fast&Female, a résumé le tout dans une série de tweets: deux athlètes se sont fait voler leur moment de gloire olympique, samedi, dans le 50 km classique à PyeongChang.

par pierre shanks

Si les deux Russes étaient effectivement propres, leur performance sera toujours assombrie par un nuage de doute, dans un contexte de passé de dopage que tout le monde connaît. Et s’il s’avérait un jour qu’ils étaient dopés, alors Alex Harvey et Martin Sundby auront payé le prix de la gestion de crise tout aussi douteuse du CIO.

Dans tous les cas, c’est déplorable.

Ces deux Russes n’auraient jamais dû prendre le départ de cette épreuve. Le CIO, cette entité mollassonne qui macère dans une mare d’argent et de tripotages politiques, n’a pas eu le courage de suspendre la Russie au vu des preuves prépondérantes de dopage étatique émanant de partout, entre autres du rapport McLaren.

Notre collègue Guy D’Aoust a réalisé avec Alex et son père Pierre la meilleure entrevue que nous avons vue au cours de ces Jeux. Alex, à l’image de son père, est un homme droit qui ne se défile pas. Il est demeuré digne et a terminé sur cette phrase qui tue chez les athlètes propres: c’était à moi d’aller plus vite, c’est tout.

Les plus jeunes connaissent Pierre Harvey seulement de nom. Les plus vieux d’entre nous avons vu cet athlète d’exception à son apogée, le plus grand fondeur canadien de l’histoire… avant Alex. Trente ans plus tard, Pierre Harvey est toujours cet homme droit qui ne se défile pas. Il a transmis ses valeurs à son fils, tout comme sa mère Mireille Belzile. On s’en fout aujourd’hui que cet homme qu’on admire profondément n’a pas remporté de médaille aux Jeux de 1988. Ce n’est pas ce qu’on retient de lui.

Dans trente ans, les admirateurs d’Alex s’en foutront qu’il n’a pas remporté de médaille olympique. Ils se souviendront à leur tour d’un homme droit qui ne se défile pas, le plus grand fondeur canadien de l’histoire.

Quoique si Alex et Sophie Ringuet décidaient de fonder une famille…