
Léo Grandbois (photo: pierre shanks)
Ça ne change pas le monde mais…
C’est une grosse nouvelle dans le petit monde québécois et canadien du biathlon. Léo Grandbois, l’un des beaux espoirs canadiens du biathlon, champion du monde benjamin en 2017, délaisse ce sport à la faveur du ski de fond.
La nouvelle est tombée jeudi en fin d’après-midi. Mais pourquoi donc?
“C’est une question d’intérêts seulement, a révélé Léo dans un courriel. Avec les années j’ai perdu mon intérêt pour le tir. That’s it.”
Il y aussi que Léo avait l’impression d’être un peu laissé à lui-même pendant l’entraînement estival. “Absolument, c’est pour cela que j’ai décidé d’aller au CNEPH (Centre national d’entraînement Pierre Harvey). Les gars là-bas sont plus vieux, ont plus d’expérience que moi et ils sont tous des machines de guerre.”
Rejoint vendredi, son nouvel entraîneur Louis Bouchard, qui est aussi l’entraîneur-chef de l’équipe nationale de Nordiq Canada, en a rajouté: “Léo est un passionné de ski de fond, il est fou d’entraînement et il veut se défoncer. D’ailleurs, il va devoir travailler sur le contrôle. Léo veut toujours “fighter.” Au Centre, il y en a 10-15 qui n’attendent que ça, le signal des “coachs” pour se défoncer! Mais ce n’est pas à chaque entraînement. Le reste du temps, ils restent en contrôle.
“Léo était déjà venu s’entraîner quelque fois au CNEPH. Je pense qu’il s’est très bien entendu avec le groupe.”
La première fois que Léo a téléphoné à Louis Bouchard pour discuter de son avenir, en janvier ou février, celui-ci lui a suggéré d’y réfléchir comme il faut. À la fin de la saison, Léo a rappelé. Sa décision était prise.
Style classique

Léo Grandbois aux nationaux de ski de fond 2017 (photo: Ski de fond Québec)
Évidemment, le point le plus important pour un biathlonien qui lorgne le ski de fond, c’est le rattrapage en style classique, car il n’y a que du style libre, le pas de patin, le skate, en biathlon.
Léo a du travail sur la planche, ou enfin les planches! “J’apprends vite et nous allons commencer tout de suite à travailler fort là-dessus”, de répondre Léo.
En entraîneur d’expérience qu’il est, Bouchard soulève des points intéressants. “Bien sûr nous devons y porter une grande attention et il y aura du travail supplémentaire à faire. Nous (au CNEPH) avons des échéanciers. Nous faisons des évaluations hebdomadaires et des évaluations complètes à la fin de chaque mois. Dès la fin de mai et de juin, on s’attend à voir de la progression.
“Léo est très fort du haut du corps, ç’a l’aide. En classique, de nos jours, 40% à 50%, c’est le pas traditionnel. Le reste est de la double poussée.
“Dans les courses qu’il a faites chez les juniors, il est parmi les trois meilleurs Canadiens en skate.”
Objectifs

Léo Grandbois (photo: Mario Walker)
Grandbois a été aux Championnats du monde juniors/benjamins de biathlon ces deux dernières années et il était destiné à courser en Europe la saison prochaine, en IBU Cup. Il ne risque pas de trop souffrir de décalage horaire en 2019-2020…
Quels sont ses objectifs pour cette saison, qui en sera tout de même une d’apprentissage? “Pour être franc, mes objectifs sont pas encore fixés, mais d’aller aux mondiaux U23 cet hiver va être dans ma tête tout l’été.”
Chose certaine, ça va “swingner” au mont Sainte-Anne à partir du mois prochain. “Léo est une addition avantageuse (pour le CNEPH), affirme Bouchard. Vrai, il a besoin d’un Antoine Cyr, mais un Antoine Cyr a aussi besoin d’un Léo Grandbois. C’est gagnant-gagnant pour tout le monde.
“Et tu sais quoi? Louis Bouchard, le coach, il est encore plus motivé qu’avant. Il me motive, Léo. Et on a Étienne Hébert qui s’en vient chez nous. On a une équipe du tonnerre!”
C’est l’évidence même que le départ à la retraite d’Alex Harvey laisse un trou gigantesque au sein du CNEPH et de Nordiq Canada. Mais l’arrivée de cette pièce d’homme qu’est Léo Grandbois va aider à faire passer le blues.
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