Biathlon Canada donne l’exemple

Emma Lunder
Emma Lunder

Le processus controversé de sélection de l’équipe nationale sénior de Nordiq Canada nous a amenés à regarder comment ça se passe dans la cour du voisin.

Il n’y a pas de controverse à Biathlon Canada. Transparence, justice, équité… de quoi faire réfléchir les bureaucrates du ski de fond canadien.

par pierre shanks

On remarque deux principes fondamentaux tout au long du processus de sélection à Biathlon Canada. Premièrement, à travers tous les calculs de chiffres et de statistiques sur les performances des athlètes (il y a énormément de data en biathlon), quand on tire la ligne, ce sont les meilleurs athlètes qui composent l’équipe nationale. Ceux et celles qui obtiennent les meilleures performances sur la scène internationale ainsi qu’aux épreuves de sélection.

Deuxièmement, le principe d’équité est rigoureusement observé à tous les niveaux, au point qu’il est enchâssé dans les règlements. Ainsi, l’équipe nationale sénior doit être composée d’un minimum de 4 hommes et de 4 femmes, avec possibilité d’ajouts de choix discrétionnaires.

Voyons comment s’est déroulé le processus pour 2020-2021.

Biathlon Canada a reçu 8 brevets (cardings) de Sport Canada et les a distribués équitablement (4 hommes et 4 femmes) selon la liste publiée le 30 mars. On constate que les huit récipiendaires sont ceux et celles qui ont affiché les meilleurs résultats internationaux de la saison.

Source: biathloncanada.ca

Le 1er mai, la fédération a annoncé la composition officielle de l’équipe sénior (et aussi de ses équipes de développement). On y retrouve les huit brevetés et trois ajouts discrétionnaires, deux hommes et une femme.

Ces ajouts reposent sur plusieurs facteurs qui montrent que la fédération n’a pas perdu confiance en ces athlètes, au contraire. On peut prendre en considération des performances amoindries par des blessures, par exemple, ou encore un syndrome de dépression post-olympique, comme cela arrive fréquemment dans le sport amateur.

Source: biathloncanada.ca

Cela dit, faire partie de l’équipe nationale sénior ne garantit pas une place en Coupe du monde la saison suivante. Les athlètes doivent se qualifier chaque année lors d’une période de sélection qui se tient à Canmore au mois de novembre.

Seuls ceux et celles qui ont réussi le standard A la saison précédente sont préqualifiés pour la Coupe du monde. Ce standard était fixé à un top 16 en Coupe du monde ou aux mondiaux la saison dernière. Deux athlètes l’ont atteint: Emma Lunder et Scott Gow.

Les autres se qualifient par le biais de courses comportant des critères précis. Pour accéder à la scène mondiale, les athlètes séniors doivent se situer à au moins 94% (pourcentage de performance) de la moyenne des résultats des trois premiers ou premières. C’est 90% pour les juniors et 85% pour les benjamins. Par exemple, un(e) junior à 90% de la moyenne des trois meilleur(e)s pourrait être sélectionné(e) pour la IBU Cup, le circuit satellite de la IBU World Cup.

Biathlon Canada sélectionne 4 hommes et 4 femmes en Coupe du monde, puis jusqu’à 3 hommes et 3 femmes en IBU Cup, en plus d’un possible 4e choix discrétionnaire… pour chaque sexe.

Voilà qui résume le processus à Biathlon Canada. C’est transparent, c’est juste, c’est équitable et ça garde les athlètes hyper motivés. C’est une fédération au budget modeste, certes, mais qui brille par la grandeur de ses principes.

Dans les petits pots les meilleurs onguents, dit le dicton. Nordiq Canada y trouverait une pommade curative.

Scott Gow
Scott Gow
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