
Annah Hanthorn, Katherine Stewart-Jones, Anne-Marie Comeau et Maya McIssac-Jones (photo: Lisa Patterson)
Imaginez 60 coqs dans une cage. Ils sont à peu près tous l’un par-dessus l’autre. Ça coquerique, ça pioche, ça picosse tout partout. Et là, soudainement, on lève la barrière!
par pierre shanks
Ça ressemble un peu à ça, un départ de masse en skiathlon. Surtout chez les juniors, qui font plus coqs dans un jeu de quilles que les félins dans la jungle qu’ils deviendront en passant chez les seniors.
Dans le brouhaha du départ, vendredi, au skiathlon junior féminin des Championnats du monde, à Almaty, la Québécoise Katherine Stewart-Jones a bien joué ses cartes. Une fois sortie du danger, elle a skié la meilleure course de sa jeune carrière pour offrir au Canada son meilleur résultat des mondiaux jusqu’ici chez les juniors.
Nous avons sa réaction, ainsi que celle d’Anne-Marie Comeau.
«Je suis extrêmement contente de mon résultat aujourd’hui, raconte Katherine. J’avais comme but de faire un top 15 en distance et je suis contente de l’avoir atteint à ma dernière course aux mondiaux en tant que junior.
«Durant la partie classique, mon but était de ne pas tomber et de rester relax. Il y avait des filles qui tombaient partout et qui cassaient des bâtons, c’était chaotique!
«Je me suis aussi assurée d’avoir beaucoup de kick quand je testais mes skis pour que je puisse relaxer dans les montées et ne pas perdre d’énergie.
«Dans la partie skate, je me sentais vraiment bien! C’était vraiment le fun de skier avec d’autres filles. Dans le groupe, je menais la plupart des montées et je me faisais dépasser par quelques filles dans les descentes à cause de la draft. Je savais que tout allait se jouer dans la dernière montée.
«C’est vraiment encourageant de voir que je m’améliore chaque année (je suis arrivée 45e en 2013, 31e en 2014 et là 14e).
«J’ai hâte au relais dimanche, c’est ma course préférée aux mondiaux!»
Anne-Marie Comeau a «compris»
Anne-Marie Comeau, elle, a franchi un pas important en obtenant une 25e place après avoir combattu un virus.
«Je suis satisfaite de ma course. Mon objectif de la journée était de tout donner et d’avoir du plaisir et c’est un objectif atteint! Quel plaisir j’ai eu à glisser sur mes skis!
«Je sais par contre que j’ai encore beaucoup de travail à faire dans mes entraînements et c’est dans ces moments-là que je réalise que pour réussir au top, on doit faire d’énormes efforts!»
Ce n’est pas son rang qui compte dans cette course, c’est la leçon qu’elle en tire. On sent un déclic, on sent qu’elle a vraiment «compris».
Anne-Marie Comeau a un talent naturel absolument fou. Il y a déjà deux ans que nous écrivions ceci à son sujet:
«Dans 5, 6 ans, avec l’encadrement du CNEPH, c’est à peine si on la reconnaîtra. Son corps va se muer en une masse costaude et intimidante. Dans 5, 6 ans, la Russe, la Finlandaise, la Norvégienne, quand elle va se retourner, c’est ça qu’elle va voir. Un sous-marin qui fond sur elle.»
Anne-Marie sera de retour aux mondiaux juniors l’année prochaine. Nous en avons la ferme conviction.
À la lumière de ce qu’elle nous écrit aujourd’hui, nous sommes tout autant convaincus que nous y verrons une Anne-Marie physiquement différente.
Déjà hâte de la voir aux mondiaux 2016.
(Visitez le site web de Ski de fond Canada pour un rapport de course complet!)